vendredi 7 août 2009

PLUS QUE DES ASPECTS POSITIFS, LA COLONISATION FUT L'AGE D'OR DE LA TUNISIE EN MATIERE DE LIBERTES

« A la mémoire de mon père (1906-1995) qui m’a fait aimer la France et ses valeurs »

Il est significatif mais combien impudique de la part de celui qui a commencé par attaquer la loi du 23 février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation, le président algérien Boutaflika, se fasse soigner depuis des semaines en France dans les meilleurs hôpitaux de l’ex-puissance coloniale, ne faisant pas confiance de la sorte ni aux hôpitaux ni aux médecins de son Algérie indépendante.
Je n’ai nullement le droit de parler de l’Algérie, encore moins de servir des leçons à notre voisine n’étant ni Algérien ni spécialiste de ce pays dont le choix de l’affrontement violent de la colonisation française a coûté la vie à deux millions de martyres algériens et d’innocents français d’Algérie. Alors qu’une lutte pacifiste aurait donné le même résultat sans trop de victimes innocentes de part et d’autres. Mais là, les tortures et les massacres français mais aussi les exactions de la part du FLN contre des Français algériens étaient inadmissibles et méritent une appréciation dépassionnée et objective, œuvre des générations futures d’historiens.
Je peux toutefois apprécier à sa juste mesure la présence française en Tunisie de 1881 à 1956 d’après mes lectures, les réalisations immobilières françaises encore visibles sur le territoire tunisien, qui malheureusement disparaissent lentement, mais aussi d’après le témoignage de mes parents et de mes grands-parents et toute la génération de tunisiens que j’ai côtoyés et qui ont vécu le clair de leur jeunesse sous le protectorat français. Je peux affirmer que je n’ai jamais lu, entendu parler ou eu écho d’aspects négatifs, d’exactions, d’injustice flagrante, mis à part le « tiers colonial » soulte réservée aux fonctionnaires français et aux tunisiens naturalisés, seule injustice qu’évoquait mon père, instituteur de son état de 1924 à 1966. Injustice réparable à l’époque par la naturalisation rendue possible et très accessible pour les Tunisiens en vertu du décret français de 1923.
Mes parents et mes grands-parents aussi bien paternels que maternels, qui ont vécu leur vie en gens paisibles, sans privilèges particuliers de la part des autorités françaises de l’époque, hormis ceux que leurs accordaient leurs statuts sociaux traditionnels et leur professions. Ils n’ont jamais eu leurs terres ou leurs commerces confisqués, ils n’étaient pourtant ni proches des français ni leurs collaborateurs. Les gens de leur génération que j’ai eu l’occasion de côtoyer et disserter avec eux de la présence française en Tunisie, n’ont jamais évoqué une quelconque injustice majeure de la part des français. Tout au contraire ils n’ont évoqué que des aspects positifs de la colonisation, et regrettaient amèrement le départ de la France de notre pays, au vu du régime de fausse indépendance, de dictature, d’absence de toute liberté politique, de violation des droits de l’homme, d’injustice, de corruption instaurée par Bourguiba et poursuivi en pire par Ben Ali et leurs serviteurs.
Mes grands-parents qui étaient propriétaires terriens, n’ont jamais eu leurs terres confisquées par les Français, ils n’ont jamais subi d’exactions ou d’arrestations arbitraires. Mon père, grand militant syndicaliste tunisien, cofondateur de la section de l’Enseignement primaire de l’UGTT, qui a connu Bourguiba, milité avec Hédi Chaker, Farhat Hachhad et Habib Ashour, qui loin de me transmettre une haine bourguibienne de la France, m’as fait aimer ce pays et ses valeurs, ce père ne m’a jamais parlé d’injustices françaises particulières, excepté « le tiers colonial », au cours de son long parcours professionnel à côté des français qui lui ont transmis l’art de la vie moderne. Il militait en syndicaliste pour les droits matériels et moraux de ses collègues, comme tout syndicaliste qui lutte normalement dans un pays démocratique. Le souci de l’indépendance de la Tunisie, n’était pas son souci majeur, car il n’était ni un démagogue ni un aspirant avide au pouvoir comme le fût Bourguiba, ni quelqu’un qui souffrait profondément des aspects « négatifs de la colonisation.
Bourguiba et les Tunisiens indépendantistes qui l’avaient précédés ou suivis étaient, pour vouloir l’indépendance, des personnes frustrées par le protectorat français de faire de la politique. L’injustice politique était en effet la faiblesse du système colonial et la cause de sa perte. La France ne souhaitait pas moderniser la vie politique en Afrique du Nord ni permettre aux citoyens des ces pays d’accéder au statut de citoyens français à part entière, avec un droit de vote et donc de décision aussi bien en métropole qu’en Afrique du Nord. C’était l’aspect le plus négatif de la colonisation et l’origine de la faillite du système colonial.
En homme ambitieux, Bourguiba souffrait de cette injustice politique stupidement maintenue par la France. Lui et ses partisans étaient avides de pouvoir, ils s’impatientaient d’occuper des places importantes et de choix dans la société tunisienne de l’époque, désireux de s’occuper des affaires publiques, participer au débat politique et prendre part à la gestion de l’Etat. Leur ambition était certes légitime, leur frustration était compréhensible, leurs revendications d’une meilleure justice louable, mais ils roulaient pour leurs comptes et peu pour le compte des tunisiens, car leurs revendications, comme le statut juridique moderne de la femme, la laïcité, la lutte contre la pauvreté, le combat contre l’illettrisme étaient des objectifs réalisables sous le protectorat français, mais Bourguiba et les militants indépendantistes voulaient plus, ils voulaient le pouvoir, tout le pouvoir et rien que le pouvoir afin d’asservir, de dominer, de supprimer toute liberté accordée par la France aux tunisiens. Bourguiba qui écrivait librement ce qui bon lui semblait durant la période coloniale, avait aussitôt pris le pouvoir en 1956 mis fin à la liberté de la presse, interdit les partis politiques et entravé les associations !!! Bourguiba cherchait-il la liberté des tunisiens en revendiquant l’indépendance en leurs noms ??? Il ne cherchait que le pouvoir, satisfaire sa mégalomanie et ériger sa personne en Combattant suprême et en Dieu de la Tunisie.
Il est remarquable que les Français n’ont jamais occupé nos villes arabes, ni confisqué des terres agricoles, hormis celles incultes des tribus ou du domaine beylical (mes connaissances ne sont pas précises en ce domaine. Les Français ont édifié les nouvelles villes modernes de la Tunisie sur la mer, suite à de grands efforts de remblayage, ils ont construit, les ports, les chemins de fer qu’ils ont commencé à mettre en place avant 1881, ils ont édifié les hôpitaux, ils ont fait face à une situation sanitaire désastreuse, ils ont soigné nos malades, introduit la médecine moderne, implanté l’Institut Pasteur, introduit la médecine moderne et la médecine légale à laquelle se sont opposés les conseillers municipaux musulmans de la Mairie de Tunis en 1903. Ils ont érigé les silos pour stocker les céréales, introduit la mécanisation dans l’agriculture, introduit l’enseignement agricole, construit les écoles primaires dans les coins les plus reculés de la Tunisie ( Kerkhenah comptait 7 écoles primaires en 1911 selon le témoignage de Ahmad Charrad. Ils ont construit les barrages, les routes et les ponts, développé les transports public et privés, etc.
En matière juridique, les Français ont introduit une justice moderne et un droit moderne. Ils ont établi le registre foncier et l’immatriculation des terres, certes pour leur profit et pour se protéger, mais dont beaucoup de tunisiens avaient bénéficié pour mettre sous un abri juridique sûr leurs biens immobiliers. La Tunisie actuelle continue de l’appliquer et d’en voir les avantages. En matière judiciaire, les procédures privée et pénale plus justes et modernes, le droit commercial moderne, le double degré de juridiction, la réorganisation du travail des notaires, une fiscalité juste et rigoureuse qui avait pris la place à l’arbitraire fiscal des agents du Bey. L’assainissement de la situation financière catastrophique de la Tunisie et l’adoption d’une loi de finance annuelle, c’est l’œuvre de la France !!! Nier ces magnifiques réalisations de la France en Tunisie, tourner le dos à l’œuvre de la France dans notre pays, c’est faire preuve d’une ingratitude manifeste et caractérisée !!!
Depuis l’antiquité le sol de la Tunisie actuelle a connu des invasions étrangères qui ont agi comme des greffes bénéfiques sur une plante chétive et stérile par intermittence. A chaque stade de son évolution et à chaque période de son affaiblissement civilisationnel, la Tunisie se faisait greffer par une nouvelle civilisation encore plus vigoureuse. Phéniciens, romains, vandales, byzantins, arabes, espagnols, turques et français, ont tous contribué à l’enrichissement culturel et matériel et à la confection de la civilisation de la Tunisie.
Se trouve-t-il un tunisien, un seul, qui ne soit fier de Carthage et de Hannibal, des mosaïques romaines et de l’amphithéâtre d’El-Jem, de Septième Sévère, empereur romain né à Lamta en Tunisie, de saint Augustin illustre philosophe et théologien fils de Carthage et professeur à Rome, des mosquées de Okba à Kairouan, de la Zaïtouna, d’Ibn Khaldoun et de sa « muqaddimah » et les exemples sont nombreux et seraient mieux exposés et mis en évidence par les historiens, qui dommage gardent le silence dans de pareilles circonstances, vouant leur temps à leurs recherches sérieuses et refusant de s’impliquer dans de pareilles polémiques politiciennes.
Quant aux aspects positifs de la présence française en Afrique du Nord, il est regrettable que tous le monde reconnaisse en privé l’apport positif de la France au Maroc, en l’Algérie et en Tunisie tout particulièrement. Mais dès qu’il s’agit d’exprimer ses opinions en public, une chape de plomb s’abat sur les esprits et l’autocensure se met à fonctionner.
En effet, souvent les êtres humains tiennent deux discours simultanés sur la même question, le premier qu’ils dispensent en privé, chez eux, en famille, entre quatre murs ou entre amis complaisants, dans ce cadre sûr on donne libre cours à ses fantasmes, on exprime sa vraie pensée, sans fard ni hypocrisie. C’est le cas des tunisiens quand ils se mettent à parler des juifs ou des êtres humains de race noire ou asiatique en l’absence de ces derniers. J’ai toujours entendu en effet, en privé, le dégoût des tunisiens à l’égard des noirs et des asiatiques exclusivement en matière de mariage et des juifs dans tout autre domaine en sus. A chaque fois que j’exprimai mon intention d’épouser une femme noire ou juive, je n’ai recueilli que désapprobation et rejet !!! Notre hypocrisie collective veut que nous n’évoquions pas publiquement notre désapprobation qu’un blanc épouse une noire ou « pis » encore qu’une tunisienne blanche épouse un noir « un kahlouch » ou « un ousif », les musulmans d’Arabie chantres des valeurs musulmanes parlent encore de « abid » esclaves en arabe. A Sfax, dans les années soixante, un kerkhénien qui a eu le courage d’épouser une juive tunisienne, s’est mis tout Sfax sur le dos. Ils ont vécu reclus, comme des pestiférés, ils ont eu des enfants, je n’ai plus eu de leurs nouvelles, j’en profite ici pour rendre un vibrant hommage à ce couple courageux et magnifique.
Mon défi à la société tunisienne et arabe en général reste toujours d’épouser une femme, noire et juive, une Falasha en quelque sorte. Comble de la désapprobation tunisienne et arabe en matière de mariage. Si j’ai tenu à évoquer ces exemples anecdotiques, c’est uniquement dans le but d’illustrer le double langage qui caractérise les Tunisiens et maghrébins en général en matière de bilan du colonialisme français.
Toute personne, tout pays, tout phénomène peut avoir un bilan, parfaitement comme une société commerciale, qui a la fin de chaque année dresse son bilan en double partie, passif et actif. Il en va de même pour chaque personne, elle peut faire du bien, mais elle lui arrive de faire du mal, le bilan de toute personne serait encore plus négative s’ils n’y avaient pas les lois pénales, la morale, les prescriptions religieuses mais surtout les rapports de force pour l’en dissuader. Le phénomène colonial ne fait pas exception, si la présence française avait eu des aspects négatifs évidents, qu’il ne faudrait ni occulter ni dissimuler, comme les massacres, les crimes contre l’humanité, les tortures, les injustices surtout en matière politique et administrative, il serait injuste et ingrat de nier tout aspect positif à la colonisation en Afrique du Nord et tout particulièrement en Tunisie où le plus important aspect bénéfique fût la regrettée et défunte liberté d’expression dont jouissait Bourguiba, mais qu’il avait assassinée de manière perfide un malheureux jour de mars 1956, de quoi vous faire détester l’indépendance et vous faire regretter l’âge d’or de la colonisation française en matière de libertés !!!

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